LE CARMIN DE COCHENILLE
Dit aussi Sang de saint Jean, Cramoisi, Vermeil, Carmin Carmin naccarat, Laque carminée.
Colour Index Natural Red NR4:1.75470 rouge naturel
E 120 colorant alimentaire que l'on emploie pour colorer le tarama et en confiserie, etc.
Indice de réfraction ~ 3.0
prise d'huile : 70 %
Laque en poudre obtenue par l'extraction aqueuse des cochenilles ( Coccus Cacti ) broyées, suivies d'une évaporation à siccité et que l'on fixe ensuite sur des sels d'aluminium et de calcium.
Le carmin est soluble dans l'eau alcaline et les solutions acides.
Coloration: Rouge à rouge orangé de pH 3 à 7, au-dessus de pH 8, il donne un rouge d'une couleur rouge pourpre.
Concentration: 65% d'Acide Carminique.
Analyse minérale :
arsenic : 3 ppm
plomb :10 ppm
cuivre : 25 ppm
zinc : 25 ppm
cendre : 8 %
Le mot écarlate en latin médiéval scarlatum vient du persan " sakirlât" : couleur rouge.
La cochenille fournit une matière tinctoriale basée sur l'acide Carminique ( C22 H20 O13), depuis 1880 ce produit animal a été détrôné par les colorants à l'aniline, toutefois il est toujours en vente chez la plupart des fournisseurs de pigments.
La cochenille provient du Mexique à la base, (depuis la découverte de l'Amérique du Nord), c'est de la carapace des insectes séchés de la femelle du Coccus cacti parce qu'elle vit sur les cactus de type Opuntia coccinellifera, Nopalea cochenellifera) que l'on tire un sel de calcium de l'acide carminé du groupe des colorants anthraquinones.
Actuellement la cochenille provient du Pérou et du Chili.
Pour faire un kilo de pigment rouge de cochenille, il faut environ 140000 femelles , on comprend son prix prohibitif à la lueur de cette précision, gare aux falsifications, la poudre doit être de couleur comme sur la photo ci-contre.
Utilisé en peinture depuis le XVIe siècle.
Il est donné comme non stable à la lumière surtout dans les liants aqueux, je n'ai pas du tout remarqué cela dans toutes mes expériences, alors que toutes mes oeuvres sont à la lumière depuis 30 ans et les pigments et encres de cochenille que j'ai fabriqués avec l'insecte séché "la grana" résistent super bien la lumière depuis 2018, toutefois de nos jours ce problème n'en est plus un avec les vernis anti-U.V qui filtrent les rayons ultraviolets ( TINUVIN® 292 liquide et 900 en poudre). .
En utilisant le rouge de cochenille ou tout autre colorant dans une base de liant riche en gomme-laque, ont rend les encres très brillantes et résistantes à la lumière. Le film sec est insoluble dans l'eau et peux être diluées avec de l'eau. Le Carmin est broyé avec cette gomme laque saponifiée au moyen d'une base. C.f Les encres.
Ce liant de gomme laque rend l'encre indélébile après sa dessiccation et parfaitement résistant à la lumière.Vérifier le pH des solutions avant d'y incorporer le pigment.
Il est très beau glacé à l'huile, d'ailleurs les grands maitres du passé le posaient sur un lit de cinabre afin de lui conservé toute sa sonorité et qui plus est de rendre plus stable ces deux pigments capricieux utilisés seuls.
Le carmin de cochenille n'est pas du tout siccatif, il faut donc le broyé avec de l'huile noire, il demande prés de 70 % d'huile et ne supporte pas la mise en tube, il se prend en masse très rapidement.
Son pouvoir colorant et couvrant est exceptionnel.
Je l'utilise souvent dans l'enluminure ainsi que dans mes oeuvres à l'huile.
C'est un magnifique pigment, irremplaçable.
cf. "la cochenille" Wolfgang Born