Les Cires sont des produits d’origine
végétale, animale,
fossiles ou synthétiques.
On dénombre une vingtaine de cires
différentes.
J’énumèrerai entre autres celles qui
sont utilisables en peinture.
La Cire d’Abeille
Elle provient de la
cire domestique :
la cire d’abeille est le produit de la sécrétion des huit glandes cirières
situées sur la face centrale de l’abdomen des abeilles ouvrières : Apis
Mellifera, la cire constitue les alvéoles des ruches. C’est la plus
importante cire pour le peintre, la plus pérenne, sa teinte naturelle, jaune,
peut être décoloré, par un traitement à l’eau bouillante additionnée de carbonate
de soude, puis exposé, à la lumière du soleil ; ainsi elle est utilisable,
avec les couleurs les plus claires, ce qui constitue une technique de peinture
à la cire : l’Encaustique.
La cire d’abeille possède une composition complexe de plus
de 300 molécules, elle est constituée à 14 % d’acides libres (acide
cérotique C25H51COOH), à 13 % d’hydrocarbures, mais
contient surtout 71 % d’esters (mono, hydroxy, di et triesters), ou
glycérides : les palmitate, palmitoléate, hydroxypalmitate et oléate d’alcools
supérieurs.
Son point de fusion se situe entre 60 à 65 °C.
Sa densité est comprise entre 0,9272 et 0,9697
La cire d’abeille est soluble dans le benzène à chaud, le diéthyl éther et le
chloroforme.
Toutes les cires possèdent une grande inertie chimique,
elle était utilisée comme liant par les peintres de Lascaux, comme conservateur
par les embaumeurs de la Haute-Égypte et continu à être utilisée pour la
fabrication de cierges liturgiques. Des œuvres réalisées il y a plus de 2000
ans, tels les portraits du Fayoum, ont ainsi pu parvenir jusqu’à nous en
parfait état.
Toutes les cires se conservent indéfiniment stockées à l’abri
du gel et de l’humidité.
On emploie la cire, pour la technique de l’encaustique, pour mater les vernis,
pour confectionner le Médium Vénitien ; pour la confection de Cera-Colla : un liant constitué de lait
de cire, auquel on ajoute une colle ou une résine ; dans les recettes de
détrempe à la caséine, et aussi comme agent épaississant et structurant des
peintures, aussi bien aqueuses, qu’oléo-résineuses. Il est possible de rendre
les cires miscibles à l’eau, par le procédé de saponification de la cire, en
leur ajoutant une base telle que l’ammoniaque. Voir recettes
Ils existent 3 autres cires d’origine
animale
1/la cire de
Cachalot dit Blanc de Baleine ou spermacéti
tiré d’une cavité du crane de celui-ci, nommé « le melon »
c’est une
cire molle, qui fond de 45 à 50 °C, elle est blanche, fragile, et
essentiellement composée de palmitate de cétyle, elle a les mêmes
caractéristiques chimiques que la paraffine. Elle fut utilisée au XIXe siècle, dans certains
vernis.
cf. Mérimée.
2/La cire de Chine, tirée de la sécrétion des femelles coccidés (Céroplastus
Cériferus), que l’on trouve sur les arbres et arbustes, tels que les troènes et
frênes poussant en Chine.
C’est une cire, de production régionale, seulement utilisée sur place, les
artistes chinois l’utilisent pour des décorations de luxe.
cf. Des liants et des couleurs
3/La Lanoline ou suintine : c’est la cire recueillie de la graisse
de la laine du mouton ; on doit impérativement purifier cette cire, de
composition très complexe.
On l’utilise principalement, pour l’entretien des cuirs, en pharmaceutiques et
en cosmétiques.
La Cire de Carnauba
C’est une cire végétale qui
provient d’un palmier originaire du Brésil, le Copernicia
Cerifera, nommé ainsi en hommage de l’astronome polonais Nicolas Copernic.
On le trouve aussi à Haïti et à Cuba.
On récolte la cire de Carnauba sur les feuilles des arbres à cire.
La cire de carnauba est dure et friable ; son point de fusion se situe
entre 85 à 101 °C, elle donc plus dure que la cire d’abeille, c’est d’ailleurs
l’une des cires naturelles, les plus dures. J’utilise la cire de carnauba en
mélange à la cire d’abeille, en proportion : 40/60, pour la confection du
vernis vénitien.
Il existe 10 autres cires naturelles d’origines végétales :
La cire de candélilla : c’est une cire de substitution de moindre
qualité de la cire de Carnauba ; elle fond entre 56 et 70 °C
La cire d’Ouricuri, elle est recueillie sous les
feuilles d’un palmier, l’ouricuri ou nicuri (Syagrus Coronata), qui pousse au Brésil.
Elle fond entre 79 et 84 °C.
La cire de Jojoba, un autre céride, provient des graines d’une plante
dioïque : la Sysmmondsia, qui poussent dans les déserts d’Amérique du Nord,
en Inde, en Australie, en Israël et en Equateur. Cette cire, substitue la cire
de cachalot, celui-ci étant protégé.
La cire du Japon, tirée des fruits du Rhus Succedanea, qui contient une
graisse (triglycérides).
La cire d’Esparto : est produite dans la vallée d’Albaida, petite
région d’Espagne, qui produit de la paraffine et une cire de production
régionale et artisanale.
La cire d’Ocotillo, tirée d’un cactus grimpant : plantes des
déserts sud-américains et Mexicain..
La cire de Balanophora est extraite des Rhizomes tubéreux (tiges
clandestines) des plantes du genre Balanophora et Langsdorffia, qui contiennent
une matière cireuse inflammable ; les tiges sont utilisées comme bougies
en Amérique du Sud.
Les cires de canne à sucre sont très utilisées,
dans l’industrie cosmétique et pharmaceutique. Elles constituent un substitut
potentiel aux couteuses cires de carnauba.
Les cires végétales de Palmes, dont ils existent prés de 3000 espèces et les
cires de Soja.
La cire de Raffia, tirée d’une espèce de palmier de Madagascar, le Raphia
farinifera.
Les Cires fossiles
Ce sont des cires résultant de la
transformation, dans le
sol, de matières organiques d’origines végétales ou animales.
L’Ozokérite ou Ozocérite :
En 1854, la première mine d’ozokérite est ouverte à Boryslav, en Ukraine et
plus tard en 1861 un des premiers puits de pétrole dans le monde, est mis en
place par Robert Doms.
C’est une cire minérale, odoriférante, que l’on trouve partout dans le monde. Les
dépôts d’Ozokérites se rencontrent à l’état de veines, l’évaporation lente et l’oxydation
du pétrole résultent en la déposition de sa paraffine dissoute dans les
fissures et fentes occupées par le liquide. La structure de L’Ozokérite varie d’une
cire très douce à une masse noire aussi dure que du gypse.
La Cire de Montan :
Elles se composent d’acides montaniques (C26-C32) purifiés et leurs esters
avec l’éthanediol et le 1-3 butanediol et/ou leurs sels de calcium et de
potassium. Elle se rapproche des cires naturelles. Elles sont de composition
très variée. On les emploie dans l’encaustique, le papier carbone, les produits
d’entretiens des cuirs, les graisses et encre.
Les cires de Pétrole : Ce sont des paraffines, au caractère cireux,
séparés des pétroles bruts lors du fractionnement de ces derniers, on trouve
parmi celles-ci, les cires microcristallines, qui précipitent des huiles de
paraffine sous forme de fins cristaux. Elles sont constituées par des hydrocarbures
paraffiniques.
Les cires
synthétiques
les polyéthylènes, qui servent
dans l’emballage, les lubrifiants et les encres ; les cires
microcristallines
les cires Fischer-Tropsch, qui sont utilisées dans l’emballage, les adhésifs,
les bougies, la cosmétologie (sticks, etc.), les encaustiques du bois…
les esters synthétiques ; les amides synthétiques, qui servent pour les
lubrifiants, la cosmétologie, les bougies…
les cires de carbone.
La cire Wax A
C’est une cire Polyéthylène de basse densité.
Son point de fusion se situe autour de 98-108 °C
Masse molaire = 6000 g/mol
Viscosité à l’état fondu à 120 °C = de 950-1550 mm2/s
Elle est très peu soluble dans tous les solvants organiques à température
ambiante.
Elle se dissout très bien à chaud dans la plupart des solvants à polarité
faible ou modérée, comme le white spirit, l’essence de térébenthine, l’huile
minérale, le toluène, le xylène, le Shellsol A et l’acétate de butyle.
On l’utilise dans l’encaustique, l’entretien des cuirs, la protection des
métaux et du bois et comme additif dans les adhésifs thermo fusibles.
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